La vendredi 23 mai 2025.
Voici une prise de notes faite en direct. Merci à la scriptrice !
Edgar Mora, ancien ministre de l’éducation au Costa Rica et maire de Curridabat, une ville où il a fait reconnaître un statut de citoyenneté aux abeilles. Ceci et ses autres actions lui ont valu d’être reconnu et récompensé au niveau international.La population est d’environ 34 000 habitants. La ville est la capitale du canton de Curridabat.
Edgar Mora est invité par Séverine Carrez, docteure en droit de l’environnement et présidente de l’institut INNÉ. (Institut International pour la Négociation Écologique )
Polliniser… improvisation
Si on pouvait regrouper tous les sites urbanisés grands ou petits , 100 000 villes, on occuperait un 2 % du territoire équivalent à la surface du Texas mais elle sollicite 100 % de la capacité de la planète. Un équilibre entre notre œuvre humaine et le reste des êtres est nécessaire.
Dans le cadre de ma ville où j’ai été maire pendant 12 ans : comment fera ma ville qui aulieu d’oter des valeurs à la planète en ajoutera : pas facile d’y répondre.
Ce n’est pas une question qui est posée dans les différents domaines des gestion d’une ville.
Au début de la réunion un bourdon est venu se poser sur Edgar Mora, en Costa-ricain Chiquizà qui veut dire messager…
Rajouter de la valeur plutôt que d’en enlever.
Dans le cour de sa maison, s’est posé un colibri…Il a compris que malgré la façon de parler il n’était pas entendu : Edgar a répondu en faisant une blague : »je lui ai demandé avec cynisme : »veux-tu que je vole derrière ou rester en position immobile ? »…
Il a répondu : non- je veux que tu apporte des valeurs chaque jour, chaque heure, chaque minute et il s’en est allé….
J’ai compris que ma recherche sur comment ajouter de la valeur, on ne la trouverait pas entre nous. On prend de la nature à absorber selon un modèle sans voir les rythmes, les échelles de la nature.
Nous, l’herbe, les arbres….tout ce que comprend la nature a une configuration de temps, d’échelle, de rythme. On a appris beaucoup d’un dialogue multi-espèce.
Nous sommes une espèce jeune. IL y a des espèces qui datent de millions d’années.On observe la roue. On ne la créé pas. On n’a pas inventé le réseau hydrique pas avant le castor.
Nous sommes une des dernières espèces à construire nos maisons. On ne peut comparer les nôtres à celles des araignées qui nous fascinent et ont un rythme et des échelles superbes et fonctionnels.
Nous ne savons pas tant de choses. Nous avons arrêté de dialoguer. C’est probable que vous pensiez que je suis capable d’écouter le colibri parce que je viens du Costa Rica. Pourtant je ne connais rien de la vie des indigènes.Je suis capable d’estimer les espèces messagères d’une perspective réalisable et non fantaisiste. Avec l’idée d’avoir des alliances multi-espèces (nature-matière), on peut accentuer la promotion mystique dans sa culture. Jamais on ne s’est posé la question de s’interconnecter pas par la spiritualité , la culture mais du fait de la science (via le microscope)…Depuis, la connaissance des espèces s’est démultipliée.
Dans une des conférences d’Edgar Mora, il est parti d’un exemple hydrologique : le fait d’être une goutte d’eau…un ingénieur lui demande « comment faites vous ? »C’est facile de la faire ; on peut faire un jumeau en 3D Mais comment ajouter une valeur ? Notre système est frénétique dans le sens d’ajouter du nombre, maximiser…En suivant cette échelle, on ne peut ajouter. On savait qu’au même endroit et au même temps que notre système fonctionne un autre fonctionnement est celui de la pollinisation. Les pollinisateurs ont pénétré dans un autre système…Les jardiniers sont orgueilleux de leur jardin alors que ce sont les pollinisateurs qui font le travail. Pendant que nous absorbons des énergies, eux en produisent. Comment rajouter de la valeur ? Il faut la poser aux pollinisateurs. Recueillir l’info des pollinisateurs pour connaître l’impact sur l’urbanisme, l’architecture, la manière d’administrer notre ville. Dans le système de pollinisation territorial, le pollinisateur vit avec les autres mais l’espace est divisé en tranches horaires. On a beaucoup à apprendre, Non en regardant New York. Quand on commence à faire descendre les systèmes de pollinisation dans un lieu, une des premières choses que l’on constate : la propriété n’existe pas : peu importe où, espace public ou privé.
L’espace public de la ville est minoritaire…Il faut convaincre les propriétaires qu’ils peuvent avoir des abeilles…Qu’ils doivent en prendre soin. Le lieu de Brass-Vie fait penser à Edgar Mora au sens de la propriété privée. Cet espace pourrait être un lieu où ajouter de la valeur. Ce n’est pas une seule famille qui va profiter du joli jardin. Il y a d’autres habitants qui vont venir et travailler à leur manière et transmettre leur message. Il est urgent que les humains trouvent les points d’alliance avec le non-humain.
Dès que dans sa ville, dans les projets, ils ont intégré le Non-humain : le colibri et les jeunes femmes, pour transformer les rues pour qu’il y ait moins de stress…
celle de la goutte d’eau : modifier le système de récupération hydrique, résoudre les problèmes d’inondation à partir de la meilleure expérience : ce n’est pas de drainer mais que l’eau puisse s’imprégner dans le sol.
Après le recueil des informations, des habitudes, des conduites, manières d’être des pollinisateurs, dans leur relation à envisager et le traduire dans des planifications humaines respectables pour être acceptées par les organismes de contrôle, financiers…L’apport des pollinisateurs étant si significatif, leur citoyenneté n’est pas une condition mais comme une activité. La commune a déclaré citoyens les pollinisateurs en considérant leur comportement apportant plus de valeur que d’autres citoyens.
Le message du bourdon : Edgar mora a entendu : « essaye de faire bein cette conférence pour qu’ils me déclarent citoyen.
Questions
– quels conseils donneriez vous par rapport à notre culture pour accéder à la capacité de dialoguer avec le non-humain ?
La nature communique. Elle ne cache rien. Nous devons développer notre capacité de la comprendre. Si on fait attention à la nature, nous avons la capacité de la comprendre. La méthode est une méthode scientifique. Il n’y a pas de lien entre la nature et nous. La nature n’a pas d’identité. On peut savoir ce qui se passe pour un cours d’eau. Ce n’est pas un problème pour comprendre mais le politique affecte tout ce qui est vulnérable. Notre raison de mettre la nature au centre c’est que nous ne sommes pas au centre. Dans ce centre, il y a très peu de monde. C’est la forme politique qui nous permet d’ignorer la nature et justifier l’ignorance. Ce n’est pas dans la communication, c’est comprendre que la politique est basée sur l’offre et non comme une affaire de demande.
Les municipalités doivent se baser sur les demandes de tous. Si l’on conçoit la politique de l’offre, les projets seront limités à l’offre et pas orientés à satisfaire les vrais besoins.
En tant que maire, je ne devais pas d’offre : le meilleur mandat que j’ai eu était celui où je n’avais pas de projets. Lorsque j’en ai eu, il y avait des conflits d’intérêts.
Ils voulaient un maire qui les écoute et trouve avec des méthodes scientifiques ce qui lui était demandé. Ce n’est pas le résultat d’une réunion publique. Que voulez vous ? Non
Cela mène à une confusion : question à laquelle on ne peut répondre. Découvrir la demande dans l’opacité. Il y a des méthodes pour la découvrir avec l’aide de la biologie, l’ethnographie, la psychologie, la rhétorique….
Aider à découvrir les demandes, les plus nécessaires, les décrire avec les habitants et les humains. La politique ce n’est pas une relation, c’est une relation avec les gens, avec la nature.
-compétences des animaux constructeurs,
-les araignées avec les abris
– forum de mégalopolis
Notre unique apport a été la ligne droite face à l’instinct de domination : on peut s’extraire du reste du monde…Mais il y a la pression économique. Comment convaincre.
Il ne peut y avoir aucune transformation en aval : les demandes s’écrivent avec beaucoup de précision.
Pourquoi a-t-on créé des sciences différentes. Il y a forcément des conflits/ Edgar Mora dit qu’il y aura toujours une contradiction mécanique de la prise de décision…Mais la relation avec la demande est primordiale.
Exemple : le canton de Curridabat dispose d’une centaine de parcs. Ils doivent être parcellisés…Il y a une relation entre le dessin, le milieu, son utilisation, on a déjà dessiné un espace plus favorable aux jeunes. Les investissements les moins durables pour les parcs sont le mobilier. Ce n’a pas été compris en une seule fois…Les gens ont dit qu’ils aiment pas aller dans ce parc : en connaître les causes. Le maire est chargé de comprendre. Il revient à la municipalité de chercher avec l’aide des sciences…
Et si on faisait un panier de basket, les gens se drogueraient moins ? Les architectes ont diffusé des parcs ainsi.
On peut demander des jeux pour enfants…Il est partiel.le maire doit modérer la pression
La demande est en fait : « Comment tranquilliser le parc pour une meilleure expérience quand je m’y rend, invitation à tous les membres de la famille. Les êtres humains se tranquilliseraient au contact de la nature.
La colibri voit la ville comme la nature. Il vit ici et meurt ici. Le fil à linge est comme une branche.
Quand il survole la ville, il la voit comme un archipel vert
Plus il y a d’espaces verts pour le colibri cela va de paire avec plus de tranquillité …Qu’il y ait alliance entre Humains/Colibris.Les plans doivent être à long terme avec plus d’investissements
plus les gens vont visiter les parcs, plus il y aura une augmentation de bien-être qui se diffusera.
Mais quel sera ce projet ? Pour répondre à la demande, prendre l’ensemble des besoins, il faut que mon parc impartial réduise le stress et soit facile à entretenir…
Autour des maisons, il se peut que le parc soit peu fréquenté : il faut qu’un adulte amène les enfants.ces deniers ne vont pas tout seuls au parc
Il faut arriver à mettre une plateforme de parcs impartiaux qui s’accommode à différents projets.
Tous les lieux ont des arguments pour créer des alliances. Cela va dépendre de la politique. Dans toutes les villes , ce sont des alliances publique/privé . Les territoires sont des espaces privés avec une réglementation publique.
A Paris, Londres, certains parcs ne sont pas publics. Ceux de Paris ferment, ce qui est impensable au Costa Rica.L’accès est synonyme de liberté, cela dépend de chaque législation.
Bien ou pas bien doit accompagner la demande réaliste. La gouvernance devrait créer un système de capacité plus qu’améliorer le gouvernement local. On pourrait compter sur ce que peuvent faire les différents acteurs locaux.
L’échange s’est terminé vers 20h